Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Mémoires d'une jeune fille (dé)rangée

10 avril 2006

Chapitre 6

Aujourd'hui journée branle-bas de combat, départ de Dadou oblige. Vous vous demandez sans doute si Aurore à fini par prendre sa décision, et bien oui, elle part avec lui mais...dans un mois seulement. Nous sommes passés chercher les amoureux chez Dadou avec la voiture de Jean, fabuleuse idée quand on pense qu'il possède une Diane et que trois Polly Pocket remplissent son coffre. La moitié s'est retrouvé dans un taxi avec leur proprio. D'où l'utilité d'aller le chercher. Toute la clique s'est donc retrouvée à l'aéroport la larme à l'oeil, Aurore, son frère (Matthieu), Jean, Marie, et moi-même. Aurore refusant catégoriquement de lâcher Dadou une seule seconde, Matthieu et moi avons écopé de la corvée de valises. Tous les cinq mètres environ j'avais droit au "La vache ! Y a un cadavre là dedans ou quoi ?" de Matthieu pendant que derrière lui, je soufflais comme un boeuf en tirant tant bien que mal le deuxième sac de Dadou grâce à un système de ficelle mis au point par mes soins (système foireux donc). Et Dadou de me dire "Mais Noun' t'abîmes mon sac là !" "Ah bon ?! Ben pour ton prochain anniversaire fais-moi penser à t'acheter un sac avec des petits machins qui roulent là, tu sais des roulettes !"...

Après avoir enregistrer ses trois tonnes de bagages (Moi Marseillaise ? Meuh non !), nous voici face à la porte de la salle d'embarquement, Aurore est totalement deshydratée, trois heures qu'elle pleure (Tiens c'est marrant tout marche par trois chez moi), et nous autres : Matthieu, Jean, Marie et moi-même restons à observer Tristant et Iseult dans leur lamentation, d'un oeil ému tout de même. Les portes se sont refermées sur notre ami et nous avons pris le chemin du retour dans un silence inhabituel. Lassé de ce mutisme plaisant au départ -Aurore ne nous noyant plus de paroles- mais pesant à force, Jean tente de briser la glace avec un joyeux "Bon on peut se faire une bouffe ce soir ! Chinois ça vous tente ?" Et Aurore se met à me hurler dans les oreilles et à se moucher dans mon t-shirt, le silence avait laissé place à la cacophonie fracassante de ses sanglots. Dans le genre lourdaud, Jean détient la palme...j'ai même cru voir Marie lui asséner un coup de pied sécos dans le tibia.

Après avoir pris un pot à la maison, nous sommes effectivement allés manger un bout dans un petit coin sympa et très loin, très loin d'un quelconque quartier chinois. Aurore a tiré la tronche le nez dans son assiette le repas durant, ce qui a fini par m'exaspérer au plus haut point.

-"Bon allez là ça suffit ! Tu m'as percé le tympan, t'as ruiné mon t-shirt tout neuf a force de te moucher dedans, et maintenant tu me fais une gadou dans ton assiette en reniflant tous les quarts de seconde alors que je tente vainement de garder l'appétit devant ce spectacle pas très ragoûtant ! Ca va cinq minutes ! Tu le vois dans un mois ton Dadou alors tu ravale tes glaires, t'essuie tes larmes, tu mange ta gadou et tu nous fais pas chier !

- Ca va pas Noun' ? me sort Jean aussi blanc que son popotin en hiver (et en été aussi, je ne me souviens pas l'avoir vu porter un maillot de bain string...).

- Non ça va pas ! Ca m'agace, elle couine depuis ce matin alors qu'elle va revoir Dadou dans un mois mais ne semble pas avoir capté que, nous, elle nous a encore un mois et après hasta la vista ciao bye bye! alors merde je suis en droit de ne pas supporter de la voir gâcher le peu de temps qu'il nous reste à profiter de la vie ensemble !"

J'ai pris mes clics et mes clacs et suis rentrée chez moi...

Mon cynisme perpétuel fait parfois oublié aux autres que je suis un être humain capable de sentiments. Ma meilleure amie se casse au bout du monde, et on veut que je danse la carmagnole. Bon, j'avoue que son éloignement aura quelques côtés non négligeables : plus de "Noun' dort à la maison ce soir je veux pas restée toute seule, steuplaaaaaaai !" alors que, pour une fois, j'ai rencard avec un élément du sexe opposé à peu près fiable ou, qu'au pire des cas, je n'ai pas de petite culotte de rechange, ce qui fait donc que je me retrouve le lendemain avec une culotte d'Aurore qui, sur moi, s'apparente plus à une ceinture de chasteté qu'à autre chose.

Comble du désespoir le congélateur pleure ses pots de glace disparus et mon ventre pleure ceux qu'il ne verra pas ce soir. Point positif de la journée : les lésions causées sur mes tympans couvrent les râles et cris orgasmico-sexuels de mes voisins. Merci Aurore !

PS : Je viens de réaliser que je suis partie du resto sans payer ma part !

Publicité
Publicité
9 avril 2006

Chapitre 5

Alors que je sortais de mon cours de Communication des Organisations, je croise Eric, super canon of the year : le teint mat, des yeux de chien battu, un sourire ravageur, une plastique à la Rambo (sequelles post Vietnam exclues)...Gros problèmen j'ai tenté en vain de l'éviter étant donné que j'avais eu la bonne idée de siester pendant le cours sur les touches de mon téléphone (la faute à Dadou qui insistait lourdement pour un compte rendu détaillé de ma soirée baignoire party avec Aurore, via SMS) et que ma joue était devenue la réplique conforme du clavier de l'engin. Quand au petit matin, vous avez les marques des plis de vos draps sur la joue, passe encore, mais là ! Les 1,2,3, étoile et dièse sur la joue, je ne vous raconte pas le carnaval!

Son "Salut Clara" a stoppé net ma course. Je me retourne et le gratifie de mon plus joli sourire, une main sur la joue. Au début, l'astuce était plutôt bien trouvée du genre "Oh bah ça alors !", mais au bout de trois secondes passées la main sur la joue paraissait un peu suspecte, j'ai donc commencé à me gratter...sexy...

- "Comment tu vas Eric ?

- Ben bien bien et toi où tu courrais comme ça ?

- Oh euh nulle part" Je constate à cet instant un regard interrogateur vers ma main qui simule un grattage intensif façon pouilleuse non traitée.

- "Qu'est-ce qui t'arrive ? Ca va pas ?

- Hein ? Comment ? De quoi ?" Après le stade pouilleuse, le stade débile profonde doublée d'une sourdingue première catégorie et je me gratte de plus belle.

- "Ta joue...

- Oh ça c'est rien une petite crise d'urticaire ça va passer ! Bon je te laisse on m'attend à la cafet'."

Et je file sans attendre sa réponse. Je n'ai pas filé à la cafétéria mais aux toilettes histoire de pouvoir contempler ma gaucherie dans un miroir et me taper la tête contre les murs sans qu'on pense que je m'obstine à rater la porte. Une crise d'urticaire...alléchant plan drague ! Aurore dis que je fais peur aux hommes. Et comment ! Moi Madame je me gratte la plaque d'urticaire sous ton nez !

Vie de chien, chienne de vie, s'il existe, celui qui tire les fils des marionnettes que nous sommes doit se tordre de rire...Dans la série catastrophe naturelle il faut que je pense à attraper mon frère au vol, car depuis l'incident du lit emprunté, il ne reste pas plus de deux minutes en ma présence, rase les murs et évite mon regard avec un soin que je ne lui connais pas. Grand geste de bonté de ma part, je n'ai rien dit à notre mère qui aurait saisi l'occasion pour lui ramoner le cerveau à coup de morale religieuse de bas étage. Lorsqu'il s'agit de sexe, ma mère se découvre une capacité impressionante à se caler un balai entre les fesses et à les serrer bien fort.

5 avril 2006

Chapitre 4

Le destin s'acharnerait-il contre moi ? Aujourd'hui même dans la soirée, Aurore est venue me pleurer dans le giron, j'avais oublié la Mission Japon ou Chine bref ma mission...impossible. Ma boîte de mouchoirs y est passé, Dadou n'avait même pas pris le temps de me préparer le terrain, le saligaud, il faut que je pense à le punaiser la prochaine fois que je le vois.

Aurore a donc débarqué comme une tornade alors que je me prélassais dans mon bain sur fond de Barry White "You're the first, you're the last, my everything!...", la demoiselle a bien faillit faire d'une pierre trois coups : j'ai sursauté à tel point que mon baladeur à glissé dans l'eau de mon bain et que j'ai du boire la moitié du contenu de la baignoire (Vous me direz j'aurais pu fermer mon grand four pour une fois), j'ai bien cru mourir de noyade, d'électrocution et de peur en même temps. Il faut que je pense à lui confisquer le double de mes clés.

Pendant que je tentais de récupérer mon baladeur suicidaire en le séchant avec mon sèche-cheveux, Aurore a pris soin de me rapporter les dires de Dadou dans les moindres détails sans cesser une seule fois de pleurer. Parfois cette fille m'impressionne, j'aurais du attendre qu'elle soit là pour remplir ma baignoire...

La boîte de mouchoir épuisée, il a bien fallu que j'entre en action. Je suis donc partie sur un discours totalement improvisé sur le Japon en lui disant à quel point ce pays est formidable, sachant que je n'y ai pas posé un seul orteil de toute ma vie...mais au final le plus important ce n'est pas vraiment le Japon (ou la Chine, je n'arrive décidemment pas à me faire au fait qu'Hong-Kong est en Chine mais bon cela ne change rien au problème, je n'y ai pas mis les pieds non plus). Le plus important donc c'est Dadou, doit-elle ou non tout laisser pour ce jeune homme qu'elle aime tant ? Un dilemne qui paraît facile dans les films aseptisés dont je me gave inlassablement. J'ai cependant réussi à lui peser le pour et le contre le plus objectivement possible. Ceci dit, maintenant que j'y pense, Dadou a pris un gros risque en demandant d'argumenter en sa faveur à la plus sentimentalement dérangée de la bande.

Pour changer les idées d'Aurore je lui ai proposé d'aller se payer un verre en ville, voire même plusieurs, les idées sont parfois plus claires grâce à l'alcool, parfois... Au bout de deux demis, Aurore était aussi rouge que son cardigan et gloussait à tout rompre, quant à moi je continuais à palabrer sur le Japon et les Japonais et leur succulente cuisine chinoise...

Aurore n'était plus en état de rentrer chez elle, je lui ai donc proposé de dormir à la maison. Remarquez j'aurais pu lui proposer d'imiter une otarie en sous-vêtements dans mon allée qu'elle aurait acquiescé tout aussi gaiement. Un détail étrange dans l'entrée m'a interpellé : les chaussures de mon frère mais je n'en ai pas tenu rigueur jusqu'à ce qu'en allumant la lumière de ma chambre je me retrouve face à mon frère nu comme un ver entre les jambes d'une demoiselle non identifiée et à côté d'une Aurore estomaquée et prête à vomir les demis de trop.

Bilan de la soirée, Aurore ivre morte sur mon canapé est en train de baver sur mes coussins neufs, mon imbécile de frère et sa poulette ont pris un aller simple pour le trottoir, leurs vêtements ont gagné un saut sans élastique depuis ma fenêtre, mon baladeur est irrécupérable, mon CD de Barry White est fichu et, pour couronner le tout, je n'ai pas de draps propres pour changer mon lit, je suis donc dans la baignoire me refusant catégoriquement à dormir dans mes draps devenus sanctuaires de la libido fraternelle.

PS : Penser à récupérer le double des mes clés que possède mon frère également.

PPS : Me coller une baffe chaque fois que l'idée de donner un double de mes clés me viendra à l'esprit.

26 mars 2006

Chapitre 3

Après m'être remise péniblement de mon inoubliable soirée organisée par Aurore et consorts, j'ai décidé de repeindre ma cuisine façon flower power. Pourquoi ? Parce que ça me plaît mais, surtout, surtout, pour faire hurler ma génitrice adorée. Après avoir amasser mes pots de peinture aux couleurs plus criardes les unes que les autres et avoir enfilé un bleu de travail vieux comme le monde, j'allai me mettre à l'ouvrage perchée sur un escabeau dont l'équilibre est des plus douteux, la porte sonne.

J'ai eu un instant d'hésitation...car j'ai oublié de préciser qu' à cet instant précis je devais être aussi glamour que Golum dans "Le Seigneur des Anneaux". Descendant donc tant bien que mal de mon escabeau boîteux, je me dirige vers la porte, un petit coup d'oeil dans le judas...nom d'une mouche triangulaire ! Dadou ! C'est bon, il peut me voir dans un état que j'appellerais "aux antipodes du séduisant", et je pèse mes mots. J'ouvre la porte et découvre un Dadou complètement abattu...enfin après l'air surpris qu'il a arboré en m'apercevant au moment ou j'ai ouvert la porte.

- "Allez déballe va.

- De quoi ?

- Dadou je suis pas une moule cuite je vois bien la tronche que tu tires alors vide ton sac !

- J'ai fait une connerie...

- Oh...Oh non non non.!..je ne veux pas être témoin de ce genre de mélodrame...

- Déconne pas Noun', tu m'as même pas laissé finir...

- Exact, je connais trop cet air coupable.

- Voilà, on m'a proposé un poste super important à Hong-Kong et j'ai accepté.

- "Ah géniaaaal ! Que les Saints se tripotent !" Après un bug de cervelet, mes neurones ont fini par reprendre le contrôle..."Hein ? Où est la connerie dans l'histoire ?"

- Je pars dans trois jours....

- Putain de merde ! Et Aurore ?

- Elle est là la connerie...Aurore reste ici, je n'ai rien dit...

- Mais enfin pourquoi t'être embarqué dans un cul de sac pareil ? On ne peut pas dire que Popol ait remplacé ton cerveau à ce moment là ! Enfin...je crois...

- Fffff complique pas les choses tu veux ! Je fais quoi ?

- Démissionne.

- Aurore a raison, t'es vraiment secouée...enfin, c'est la place de ma vie...

- Ah, excuse-moi...ben on est dans une impasse, à moins qu'Aurore ne parte avec toi...

- Elle voudra jamais..."

Après avoir palabré comme ça pendant encore plusieurs minutes, voire même plusieurs heures. Dadou et moi avons échaffaudé la mission "Aurore objectif Japon". Mission de Dadou : expliquer la situation à Aurore avant qu'elle ne s'évanouisse telle une Antigone des temps modernes. Mon objectif : Convaincre Aurore qu'elle pourra continuer son cursus au Japon et qu'elle pourra faire sa vie là-bas. Et surtout me convaincre seule que je pourrai supporter l'absence de ce couple de bras cassés dans ma vie. C'est vrai...ils vont me manquer les petits cons, ceux-là mêmes qui me font tourner la tête avec leurs scènes de ménage à n'en plus finir et qui restent pourtant le couple le plus attendrissant que je connaisse. Oh oh danger (A prononcer à l'anglaise! Oui c'est important !) je deviens sentimentale...

Bon c'est pas tout mais je n'ai pas mis ce bleu de travail immonde et ne me suis pas ridiculisée devant Dadou pour des clopinettes, j'ai des pots de peinture qui m'attendent de Diou ! Et une mère à défriser !

Je reviens j'ai un doute affreux...Hong Kong c'est pas plutôt en Chine ? En espérant qu'aucun Japonais ou Chinois ne lise ça sous peine de déclencher la troisième guerre mondiale...

18 mars 2006

Kézako?

Bonjour,

Après votre première lecture vous vous demandez peut-être qu'est-ce que ce blog loufoque. Je m'explique donc : On m'a souvent dit que j'écrivais bien, que mon style était sympathique mais j'avais la fâcheuse habitude d'écrire uniquement lorsque ça allait mal ce qui rendait mes textes assez mélodramatiques ce que je ne suis absolument pas. J'ai donc décidé de me lancer et surtout de me forcer à faire marcher ma plume et mes méninges à d'autres moment que lorsque le spleen de midinette vient sonner à ma porte, ce blog est donc le support que j'ai choisi pour écrire une fiction. Je dis fiction car je ne veux pas employer le mot "roman" qui signifierait que cette histoire à un début et une fin, car cette histoire n'a effectivement ni début ni fin. C'est l'histoire d'une jeune citadine célibataire comme on en trouve beaucoup aujourd'hui, dans la vie comme dans les livres, elle vit à notre rythme et fait face aux mêmes réalités que nous avec plus ou moins d'humour...je vous laisse lire la suite. Et j'espère que cela vous plaira.

NB : les chapitres sont positionnés du plus ancien au plus récent pour que les retardataires puissent suivre dès le début ;) Bonne lecture !

Publicité
Publicité
17 mars 2006

Chapitre 2

Un de ces  dimanches.

J'ai la tête dans le pâté, la veille j'ai cédé aux prières d'Aurore qui a absolument tenu à m'embarquer dans une sortie entre couples....mais je n'ai pas senti le deuxième effet Kiss Cool arriver, voyez plutôt:

-"Nounou c'est Aurore...ça va ?

-Oui oui ça va! quoi de neuf ?

-Ben justement je t'appelle parce que ce soir on a une sortie de prévue et j'aimerais vraiment que tu viennes. Je sais je te préviens tard mais tu sais ce que c'est...

- Ouais ouais et donc c'est quoi cette soirée ?

- Ben une petite soirée, normalement il y a Dadou et moi, Jean et sa copine, mon frère et sa nouvelle et toi  !

-Tu plaisantes j'espère !

-Ben ! Quoi encore ? Tu veux que je te sorte oui ou non ?

-OK OK je viens. Un seul truc, prépare moi du blé pour les slows.

-Hein ! mais qu'est-ce que...?

-T'occupe à ce soir ! biz!"

Aurore, je l'adore mais des fois j'ai envie de jouer aux fléchettes dessus ! Me faire venir dans une soirée de couples, c'est le pompon ! Mais là n'était pas l'ambition de la demoiselle non ! non ! Et pourquoi est-ce que je n'y ai pas pensé...?

J'arrive donc au fameux pub, en retard, mais rien d'étonnant à cela! Tout le monde était déjà là : Dadou, Jean, etc, j'en passe et des meilleurs! Mais un invité surprise, un certain Julien qui, lui, n'était pas accompagné...

-"Nounou voici Julien ! Je vous laisse faire les présentations tous seuls. Bah tiens Noun' mets toi à côté de lui on t'a gardé une place ! hein !"

Si j'avais eu des M16 à la place des yeux au moment où j'ai compris la raison de ce ram-dam, Aurore aurait été réduite a l'état d'apéricubes sur le coup...Mon thermostat nerveux avait atteind son maximum et impossible de le refroidir. Pendant que les couples se payaient la tournée générale de soupe de langue, Julien lui tentait de délier la mienne...sans grand succès...Savoir que je m'étais retrouvée piégée dans une rencontre arrangée m'avait coupé le sifflet.

Je vous passe l'interrogatoire type auquel j'ai eu droit et qui n'a pas été réciproque. Aurore voyant la situation  tourner au vinaigre essayait tant bien que mal de détendre l'atmosphère tout en me jettant des regards réprobateurs à chaque fin de phrase. Ce que tous n'avaient pas remarqué cependant, c'est qu'à force de commander des remontants, ma colère avait laissé place à un état quasi léthargique, autrement dit j'étais ronde comme une queue de pelle...Ma mémoire s'arrête ici, mais pas celle des autres...J'ai soi disant fini par chanter des chansons paillardes à tue-tête ("Ah la Salopeuh ! Va laver ton cul malpropre car il est pas propre tirolir car il est pas propre tirola..."), et à taper la discut' avec le porte-manteau...Les garçons m'ont ramené chez moi et je me suis réveillée ce matin avec une gueule de bois monumentale et les hurlements d'Aurore dans le combiné du téléphone et le haut parleur du répondeur qui n'a de cesse de m'appeler pour me dire à quel point je devrais avoir honte d'avoir traité Julien comme ça et que patati et que patata...

Je suis un cas...mais c'est pas de ma faute.

15 mars 2006

Chapitre 1

Journée à chier ! Levée ce matin sept heures tapantes pour aller rejoindre ce glandu de chef de service qui n'a de cesse de me postilloner dessus en matant mon semblant de nichons. Eh oui, bosser au MacDo le samedi matin ça donne pas la frite ! Bref début du boulot neuf heures, Marie et moi nous mettons en tenue de combat : t -shirt, pin's, casquette ! Elle en profite pour me raconter ces histoires de coeur, enfin, tout dépend où on le place...le coeur...

-"Et toi t'en es où ?"

-"Marie pourquoi tu me poses la question ? Depuis hier seize heures trente je n'ai pas été touchée par la grâce amoureuse ou même libidineuse, par contre la grasse j'y ai eu droit !"

Ma voisine du dessous m'a joué la sérénade pendant trente minutes sur le palier parce que mon chat venait se soulager dans ses géraniums, soit dit en passant, je n'ai pas de chat !

Je m'explique, tout le monde s'inquiète de mes rapports avec les individus de sexe masculin car je suis ce qu'on appelle une "incasable", cause de détresse ou d'euphories ce célibat plus ou moins forcé est la grande préoccupation de mes amies. Trop chiante ? trop gentille ? trop bête ? (enfin là-dessus pas de risque, les hommes aiment trop se sentir cérébralement surdéveloppés, n'est-ce pas mesdames ? ), bref je cherche des raisons là où il n'y a pas à en trouver. Si je connais l'amour ? Oui mais je ne m'en rapelle plus ! Fin de la parenthèse retournons à notre petite journée.

Cohue générale à douze heures trente, eh oui même la grasse mat' ne résiste pas à l'envie d'un hamburger! ergh! Le chef prenait un malin plaisir à me booster à coup de mains au derrière pendant que mes mains à moi tentaient désespérément de se noyer dans la sauce cheddar pour ne pas lui en coller une. Marie avait eu la chance de se retrouver aux caisses...pas moi. Après je ne sais combien de clients, je ne sais combien de tâches de sauce et de relans de friture ma journée de travail est arrivée à sa fin. Seize heures trente sortie du boulot de la friteuse ambulante, direction le métro. RAS. Non j'insiste là-dessus parce que, malédiction ou anomalie congénitale que sais-je ! Je me retrouve bien souvent la cible de l'allumé de la rame. Donc arrivée sans emcombre au bercail. Pas le temps de poser mes fesses sur le clic-clac que le téléphone sonne, ma mère, pour changer...

-"Ca va ma puce ?

-Très bien merci maman.

-Dis moi t'as pensé à t'acheter des p'tites pastilles de javel c'est super pratique pour les toilettes ?

-Euh oui non j'y penserai !

-Et comment va Florian ? Ca fait un bail !

-Maman ça fait 1 an qu'on s'est quitté

-Ah bon !

-Oui mais je...

-Ah écoute mamie t'as ramené un petit cadeau de son voyage ! Tu passeras le chercher hein!

-Mmmh (jamais !)

-Bon super je te laisse le four sonne.

-Bisous à bien (bip bip bip)......tôt"

Ma vénérable génitrice a la merveilleuse habitude de ne rien retenir de ce qu'on lui dit, elle dit qu'elle n'imprime pas mais moi je dis que c'est un vrai fax ! Ca rentre et ça ressort! Raison pour laquelle elle remet constamment sur le feu mon histoire avec Florian...Evitons la question!

Bref après la corvée téléphonique habituelle, la vaisselle de la semaine dernière faite (oui il était temps !), je vais enfin avoir la paix ! Soirée en amoureuses avec ma télé : une bonne comédie romantique, mouchoirs, chips, coca, glace et trois kilos de plus sur la balance. On s'en fout !!

Publicité
Publicité
Mémoires d'une jeune fille (dé)rangée
Publicité
Mémoires d'une jeune fille (dé)rangée
Derniers commentaires
Publicité